vendredi 19 novembre 2010

[Album] Ed-Äke - In Loving Memory of a Dead Rock Band

Mon histoire commence un soir de 29 mars 2008. On m'offre deux places pour aller voir Aqme à l'Elysée Montmartre. J'invite une amie, on se prépare à passer un sacré bon moment. Ce que je ne sais pas, c'est que ce soir là, c'est pas une claque que je vais prendre, mais bien deux. La première c'est évidemment Aqme, un de mes groupes chouchous, qui donneront une prestation du tonnerre. La seconde, c'est les groupes de première partie ! En particulier un. Ed-Äke. Drôle de nom, drôle de bande. Qui va nous livrer pendant trente minutes un set énergique, et qui redonne au rock français toutes ses lettres de noblesse. À la fin du concert, je suis tellement convaincue que je cours acheter leur album le lendemain. Le coup de foudre, vous connaissez?

[Ed-Äke is : Dym (Vocals), JB & Fred (Guitar), Julien (Bass), Nico (Drum). Ils chantent en anglais, et ils le valent bien]


L'album débute sur une bombe appelée My Lady Loves. Littéralement explosif, le morceau cadre totalement avec mes souvenirs du concert : les paroles tantôt chantées tantôt hurlées me secouent toujours autant, c'est bon, je n'ai pas rêvé du choc que j'ai ressenti au concert. Un air simple et des riffs efficaces, une voix bien posée et maîtrisée : je suis déjà sous le charme. Je suis fan de la fin de la chanson, et du gueulement final :0
Scratch the Stone est le morceau "single", accompagné d'un clip. Le riff du début c'est typiquement ce que j'adore : un truc simple mais qui reste dans la tête et qui donne le sourire. La voix est cette-fois-ci posée et calme, tout au moins au début de la chanson. Le refrain est terrible : une pure bombe en concert, une machine à headbang. Le clip pour sa part est pas hyper cohérant, mais ça fait plaisir de pouvoir mettre des visages sur une voix et un son.
Avec le troisième morceau Social Breakdown on reste sur la même recette, mais qui fonctionne à fond (en tout cas sur moi ça marche plutôt bien) : riffs endiablés, batterie énervée et pas une minute de répit.
La quatrième piste, Miss Explanation, est je pense un de mes morceaux préférés dans cet album. La progression jusqu'ici est d'ailleurs intéressante, on passe d'un rock décomplexé à quelque chose d'un peu plus sombre, presque anxieux. Le chant se fait un peu plus affirmé, y'a un talent indéniable la dessous, à passer d'un registre clair à un registre plus sombre d'un coup... Il y'a du talent d'ailleurs dans chacun des membres : Nico n'hésite pas à utiliser sa double pédale, avec parcimonie certes, mais toujours efficacement, et les passages instrumentaux de ce morceaux démontrent toute la puissance potentielle de ce groupe.
Interlude part I & II laissent un peu souffler après la tornade de ces premiers morceaux. Sans grand intérêt, mais divertissant. J'aime bien la part II, un peu plus intéressant que sa première partie, et on a un petit coup de guitare acoustique qui fait pas de mal :)
Avec A Scary Tale, on plonge dans la deuxième partie de l'album, et c'est un morceau dans le même genre de Miss Explanation, donc gros coup de coeur pour moi : riff énervé + double pédale + ambiance heavy rock sur une voix de velours = *_* Avec un refrain facilement reprenable par un public... Dommage que, je le constaterai par la suite, ils ne la jouent pas en live )=
Bizarrement, après avoir surkiffé ma life (hum, pardonnez cet écart de langage =X) sur ce morceau, je redescend un peu de mon nuage avec les deux suivants, qui sont finalement pas si énormes que ça. Teenage Anguish, et Need no Flag ne resteront pas dans les mémoires, malgré de très bonnes compositions. Teenage Anguish aura au moins le mérite de nous faire profite un peu plus longtemps de la voix claire et douce de Dimitri, au moins sur le début de la chanson. Pour Need no Flag, elle est juste un peu passée inaperçue, mais sans être mauvaise c'est loin d'être le morceau culte de l'album.
Le diptyque I'm A Fake, lui, restera dans les mémoires. La première partie est juste magnifique, avec une progression entre violence et douceur, et le retour de la guitare sèche qui est du plus bel effet. Le refrain est énorme, un pur moment de bonheur. D'ailleurs, mon plus grand bonheur fut de la voir apparaître dans les setlists de leurs concerts récents :D La part II est un instrumental, et quel instrumental ! La voix aurait été superflue tant la puissance est à son apogée dans ce morceau. Mon regret : que la part II ne soit jamais jouée )= Après tout je n'envisage pas ce diptyque avec l'un ou l'autre des morceaux manquants, alors en live ça me fait tout bizarre à chaque fois de le voir tronqué )=
Le titre de clôture, Someone Else, est comme le calme après la tempête. Apaisant morceau à la guitare sèche, accompagné plus tard de quelques notes au violon et au piano, on aurait pas pu rêver mieux. Ici, on tape dans la ballade torturée et un peu haineuse, sans tomber dans le niais. Un pur bijou. Cette chanson démontre qu'ils ne sont pas seulement capables de faire du rock qui tâche : Ed-Äke ont tout un éventail d'influences et les exploitent peut-être pas encore au maximum mais c'est en tout cas en très bonne voie.

Un album cohérent et explosif, et un excellent début pour ce groupe de Parisiens qui ont un bel avenir devant eux.
Pour les écouter c'est sur Myspace ou Deezer, et pour les soutenir, c'est sur leur page Facebook.

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